24/01/2005

DORSAL : pour comprendre

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Cela fait un petit mois que DORSAL a choisi Axione-Sogetrel et les réactions, enthousiastes et élogieuses, commencent à peupler la presse et la communauté de ceux qui suivent les enjeux d’aménagement du territoire. Cela fait chaud au coeur, car tout n’a pas été simple et il reste encore du chemin à faire.
C’est un dossier qui me tiens à coeur, je le suit depuis le début, c’est-à-dire plus de 5 ans et j’ai pas mal blogué dessus l’année dernière. Après constat du regard porté depuis l’extérieur, j’ai eu envie de mettre le doigt sur deux ou trois choses importantes.


Il est certain que de mettre, toutes sensibilités confondues, l’ensemble des collectivités d’une région, plus de grands acteurs comme l’Université ou le réseau hospitalier dans un même bateau est une vraie aventure.
Sa réussite tient au fait que
– le haut-débit est un sujet rapidement technique et donc peu apte à la polémique politicienne
– d’autant plus que, droite et gauche confondue, tout le monde est à peu près d’accord
– que cela coûte cher et que la recherche d’une démarche commune s’impose d’elle-même
Il fallait néanmoins en plus de cela l’intelligence de certains hommes politiques, porteurs d’une vraie vision, capable de la faire partager et prêts à ne pas utiliser le sujet d’un point de vue politicien.
Pour autant, ce n’est parce que ce consensus a été atteind que la partie a été simple.
Si le noyau dur des porteurs du projet était convaincu des vrais enjeux de celui-ci, il n’en est pas encore de même des élus de terrain, d’autant plus face à France Télécom et des syndicats, adversaires résolus du projet depuis le début.
La conviction profonde à l’initiative de Dorsal a toujours été que le problème n’était pas d’avoir du haut-débit, mais de disposer de la même diversité d’offre et aux mêmes prix que dans les meilleurs zones du territoire national.
On méditera une nouvelle fois cette citation de l’Autorité de Régulation des Télécoms : “Sans intervention publique, les zones grises, dans lesquelles le seul réseau existant est celui de France Télécom, devraient donc concerner près de 40 % de la population en 2006. Dans ces zones, l’innovation sera probablement moins importante et les prix plus élevés que dans les zones concurrentielles”, dont je parlais récemment.
Le choix fait par Dorsal n’est pas de faire du génie civil, mais de convaincre les opérateurs de services d’utiliser ces infrastructures. L’enjeu est d’avoir des offres dégroupées disponibles, pas du dégroupage.
S’il faut retenir une seule chose de Dorsal, c’est que les élus limousin ont décidé qu’ils devaient prendre en main le Service Public des télécoms et du haut-débit.
Dorsal, c’est donc le Service Public en ce domaine, fixé à 100% des communes, 99% des entreprises et 96% de la population couverte fin 2006, par une offre au moins 2Mbs synchrone en zone dégroupée.
Dorsal, c’est aussi le choix de la régulation locale du marché télécommunication, avec comme pilier la neutralité des infrastructures vis-à-vis des opérateurs de services.
Pour réguler, il faut une situation de concurrence et il est heureux que Dorsal aie fait le choix d’un opérateur alternatif. France Télécom, pour sa part, devra méditer que la posture d’opposant n’est peut-être pas la plus adaptée pour emporter le morceau.
Certains se sont étonnés ou s’inquiètent encore que ce ne soit pas France Télécom qui aie été retenu. Certains persistent à voir dans la diversité des réseaux un gachis de moyens.
Nous ne sommes plus à l’époque du Ministère du Plan, nous sommes au XXIe siècle, France Télécom est certes leader de son marché, mais c’est un opérateur privé parmi d’autres, et le service public n’est plus incarné par une administration ou une entreprise publique.
Le Service Public, c’est ce que les citoyens et donc leurs élus décident qu’ils soient, localement, pour garantir l’avenir du territoire dans lequel ils vivent et entreprennent.
LES TERRITOIRES DOIVENT SE PRENDRE EN MAIN !

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