23/03/2005

Potaches

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Le billet de Jean-Michel Billaut évoquant la captation des cours par des étudiants m’avais beaucoup amusé, mais depuis les signes montrant que scolaires et étudiants sont très actifs sur le net se sont multipliés.


Selon Libération relayant hier des chiffres de la Délégation aux Usages de l’Internet, plus d’un élève sur deux intervient sur un blog. Effectivement, Skyblog enregistre rien moins que 6000 nouveaux blogs par jour et a dépassé les 1,6 millions.
Et que font-ils sur les blogs, nos gentilles têtes blondes ? et bien ils raillent leurs profs et leurs camarades comme leurs prédécesseurs, sauf que sur le net cela n’a évidemment pas la même portée.
Face à la vague qui monte, les chefs d’établissement sont alors en première ligne avec l’obligation d’endiguer. Ils ont choisi de cogner et de faire des exemples. Ainsi, on assiste depuis peu à un nombre croissant de sanctions allant jusqu’à l’exclusion, une dizaine semble-t’il depuis le début de l’année.
Injures, diffamations, montages photos obscènes ne sont évidemment pas du goût des intéressés qui découvrent que tout le monde peut potentiellement en prendre connaissance, même s’il est vrai que tout cela a une audience limitée. Il n’empêche qu’une information peut vite gagner en notoriété par effet de buzz et autres trackbacks.
Mais tout cela n’est rien. Cher ami enseignant, jette un oeil aiguisé vers le fond de l’amphi, il y a des chances qu’un petit malin soit en train de filmer avec un camescope numérique ridiculement petit, ou qu’un paquet de portables aient mobilisé leur appareil photo.
En effet, alors que l’on dépense beaucoup d’argent à équiper les établissements, scolaires et étudiants diffusent déjà pas mal de chose en ligne (!)
Gageons que la DUI va éditer un guide de bonnes pratiques, une charte, voire faire un peu de pub. Cela ne fera effectivement pas de mal, mais ne suffira pas.
Tout cela traduit le puits sans fond de la méconnaissance des fondamentaux des droits et devoirs du net dans la population.
Comme dans le fonds, il s’agit avant tout de savoir-vivre, les cours d’éducation civique pourraient être complétée d’un petit b.a-ba des droits et devoirs du net. Je suis en plus persuadé que cela intéressera nos blogueurs en herbes.
Par ailleurs, les chefs d’établissement seraient bien inspiré d’agir de leur côté. Faudra-t’il organiser des formations en communication de crise et en gestion de la rumeur pour le corps enseignant et les chefs d’établissement ? Je pense en fait que comme le soulignait l’enseignant d’Assas dans le billet de Jean-Michel Billaut, ils ont tout à gagner à s’y mettre aussi. Il est temps !

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