03/04/2007

Quand l'éducation voit les réseaux sociaux comme une menace

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Il se passe des choses du côté des réseaux sociaux et de MySpace notamment, dans le monde éducatif américain. Certains établissement en interdisent l’usage en leur sein et cela va jusqu’à imposer aux élèves de fermer leur MySpace. Que faut-il comprendre ?


Evidemment, tout cela prend appui sur les risques et dérives bien connues des univers type MySpace, ou SkyBlog en France, ne serait-ce que le discours sur l’impact présumé de publications enjouées sur les futures recherches d’emploi des intéressés. J’en avait parlé ici.
Mais je suis de ceux qui pensent que la poussée des usages numériques cristallise de nouveaux rapports de force entre ce qui est établi et ce qui se passe sur le réseau, je ne suis donc pas surpris sur le fonds, un peu quand même par la vigueur de la réaction.
En Europe et tout particulièrement en France, l’incapacité à intégrer ce sujet dans l’éducation est patent. On espère que ça bouge, mais l’institution scolaire et sa structure bien pyramidale colle mal à la société en réseau.
Accessoirement, j’ai bien envie de parralléliser avec les réflexions un peu simplises à mon goût sur la bêtise des foules, objet d’un récent post, un peu épais je l’avoue, dont on trouvera écho chez Cavazza semaine dernière.
Mais dans le fonds, ce que cette affaire éclaire, à mon sens, c’est justement le constat que la We generation se débrouille très bien et qu’elle développe par défaut sur le réseau une forme d’apprentissage social. Howard Rheingold a démontré il y a déjà longtemps la structuration de règles de vie en société réinventées, par exemple, par les ados japonais adeptes du SMS vers la fin du XXe siècle.
Les réseaux sociaux et ce qui s’y passe en terme de construction du moi et du nous ne sont-ils pas alors vécus comme une forme de concurrence, le rôle de l’école étant, entre autres choses, de transmettre et développer ce genre de choses. Ne faut-il pas voir la réaction des écoles américaines comme une manière de lutter contre un autre mode de construction de l’identité ? n’est-ce pas un combat d’arrière-garde où, à ne pas s’être saisi du sujet et avoir investit la Société de l’Information, celle-ci, ici comme dans les autres domaines de la société, vient prendre place ? Vu comme ça, le changement de fonds que nous vivons n’en est que plus criant, non ?

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