07/05/2008

L'après web 2, ce n'est pas le web 3, c'est changer le monde

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Régulièrement, ils s’en trouvent pour chercher un web 3.0, généralement dans quelque nouvelle rupture technologique, souvent du côté du web sémantique ou du M2M (quand les machines se parlent). Cela continue de m’inspirer de la lassitude, d’autant que le web 2.0 n’a pas été un changement technologique, mais social. Certes, il se traduit par la diffusion d’un certain nombre de choses qui relèvent de la technologie. Mais le moyen n’est pas la fin, et puis la technologie réussie quand elle “disparaît” dans la conscience de ceux qui s’en servent.
Cela dit, cela ne veut pas dire qu’il ne va pas se passer quelque chose, mais en ce cas, il faut prêter moins d’attention aux circonvolutions technologiques et regarder de plus prés les signaux qui évoquent un mouvement rapide d’innovation de masse. Or, il se trouve en ce moment un certain nombre de sujets qui, je pense, sont annonciateurs de gros changements.


Il faudra que je (re)parle de néomarketing un de ces jours, mais avec nos cousins de BlueKiwi, nous cultivons un goût certain pour ce qui se passe dans les organisations, où ça devient vraiment chaud. Dans un récent billet, j’ai succinctement pointé un certains nombre de débats actuellement à l’oeuvre. On y constate la redéfinition de la notion de projet, de collaboration, d’organisation. Des scénarios jusqu’à présent très théoriques, mais qui se traduisent maintenant par des cas d’applications. Des choses comme l’entreprise distribuée, étendue, les inversions de pyramides ou l’externalisation de l’innovation sur la foule ne sont plus des vues de l’esprit. Ça se passe.
Cela dit, tout cela est encore souvent vu selon des approches très centrées sur les pratiques numériques. Alors que, somme toute, les implications se manifestent dans la vraie vie de vrais gens qui, du coup, ne vivent plus tout à fait comme avant. Dans le contexte un peu introspectif de The Web 2.0 Expo, c’est très étonnant comment les doutes inhérents aux craintes de récessions aux US ont amenés les participants à s’interroger sur l’impact du numérique sur la société. Et d’en arriver à se demander si le prochain changement de masse ne se passait pas sur l’Internet, mais avec. Après tout, le web est déjà une notion trop étroite aux usages numériques du point de vue de l’individu en réseau. Et somme toute, il ne s’agit plus de choses pratiquées par des geek, mais par l’homme de la rue, quelqu’un qui se fiche de la technologie, mais qui s’en sert pour vivre autrement.
Voilà une autre manière de formuler que les utilisateurs ont changé et imposent leur manière de faire. Elle a le mérite de regarder les choses globalement et pas en mode web sinon digital-centric. Tim O’Reilly dit que ce qui va se passer maintenant adresse les problèmes du monde, de tout le monde.
Ce changement de perspective me plaît beaucoup, ne serait-ce que parce qu’il repositionne la dimension numérique en composante motrice du changement sur des sujets desquels il n’aurait jamais du se trouver en minorité, comme le développement durable par exemple. Il a aussi l’avantage de faire de tout cela un sujet sérieux.
Cela dit, et comme je l’indiquais, tout cela est déjà en route et d’une certaine mesure, je ne suis pas loin de penser que, encore une fois, nous prenons le train en marche !

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