20/07/2005

Au programme de l'université du webdesign (première partie)

Author: Webmaster

J’aurais pu sous titrer ce billet “Celui qui découvre qu’il n’existait pas”

En cette période estivale, le webdesign en limousin est d’actualité chez nous. Nicolas et Manuel accompagnent les organisateurs du WIF (Webdesign International Festival) dans la logistique technique de cet événement et Carlos dans son billet sur l’émergence d’un pôle webdesign en limousin parle de la création du Diplôme Universitaire Webdesign sensoriel et stratégies de création on line. Aussi je vais ajouter ma contribution à la discussion en abordant l’université du webdesign.

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Cette université a lieu en parallèle du WIF, c’est un cycle de conférences sur des thèmes liés au webdesign, c’est l’occasion de rencontrer des intervenants renommés, ainsi j’avais particulièrement apprécié la présence de Paul Kahn ou de Christian Bastien lors de la dernière édition.

L’université du webdesign se veut un moment privilégié pour, je cite la communication officielle, “faire le point sur les dernières tendances, les innovations technologiques et l’évolution du marché” et “mieux maîtriser certaines pratiques et technologies autour de la création Web à valeur ajoutée”. Belle ambition non ? mais de quelle valeur parle t’on ? la valeur d’usage ou la valeur justifiant du prix de la prestation vendue… je m’égare.

Pour revenir et avancer sur le sujet de ce billet, je me risque à une définition du webdesign. Trés basiquement on peut dire qu’il s’agit du design appliqué au contenu et aux services diffusés sur l’Internet via un navigateur web. Le contenu est constitué d’objets informationnels pouvant être du texte, de l’image, de la vidéo, des séquences animées et interactives. La notion de services couvre un spectre allant de l’interface d’accès aux contenus à des fonctionnalités interactives plus élaborées comme de la vente en ligne. Tout ces contenus et ces services sont à penser en terme structurel, fonctionnel, technique et artistique. Suivant le sujet et les enjeux associés, la réflexion sera plus ou moins développée dans l’un ou l’autre de ces domaines. Le webdesign s’appuie donc sur des architectes d’information et d’interfaces, des directeurs artistiques, des ingénieurs tous se nourrissant des aspects sociologiques de l’Internet. C’est pour cela que je préfère parler d’une discipline et non d’un métier. En synthèse, le webdesigner n’existe pas (désolé !), le sujet est tellement vaste qu’il ne peut être appréhendé par un seul homme.

Revenons à la notion de valeur ajoutée par la création web. Qui la définit ? qui la porte : l’architecte d’information, le directeur artistique, l’ingénieur ? ne doit on pas faire entrer dans cette équation l’usager et donc la rencontre réussie ou non des concepteurs de services et de leurs utilisateurs. En effet, dans le design quel qu’il soit, l’usage est au coeur des réflexions.

Dans l’absolu, le design traditionnel donne naissance à un objet fonctionnel et joli répondant à une attente d’usage tout en maîtrisant des techniques ou des normes de fabrication spécifique. Le média Internet étant très jeune, le webdesign (je regroupe sous ce vocable les différents métiers cités précédemment) s’est construit autour de fausses valeurs, la technique, l’innovation, le “waooouh trop cool ce truc” effect, mais pas la valeur d’usage. Alors que tout bon designer devrait être préoccupé de l’usage qui va être fait de son travail, sur l’Internet c’est rarement le cas. Aujourd’hui, le seul indicateur de réussite est trop souvent la seule satisfaction de son client… je m’égare à nouveau.

Les dix premières années du web se sont construites en dehors de toutes règles, de tout principe,… c’était un grand défrichage. En l’absence de normes fortes, ce sont les éditeurs de logiciels de création qui ont imposé leurs technologies, leurs formats. Dès lors qu’ils atteignaient un volume de marché satisfaisant, leur technologie devenait aux yeux des utilisateurs un standard de fait. Ainsi Netscape a imposé en son temps des principes de construction de site (les fameux cadres), Macromedia a racheté FutureSplash pour en faire Flash, Microsoft a orienté les développeurs d’applications web vers des fonctionnalités spécifiques à son navigateur,… mais voilà tout ça ne peut durer, il faut passer à l’âge adulte il faut s’inscrire dans un cadre normatif pour garantir l’universalité des formats, l’interopérabilité des systèmes, l’accessibilité,… Tout cela se construit petit à petit sous l’action du W3C (world wide web consortium) . Notre rôle à tous (professionnels, clients,…) est d’adopter ces standards, ceux-ci doivent donc être au coeur du webdesign d’aujourd’hui et donc de demain. Même si, n’en déplaise à certains, les technologies utilisées sont celles d’hier. L’université du webdesign doit donc être un des acteurs de cette dynamique, il nous faut partager la vision de Tim Berners Lee, directeur du W3C et inventeur du web afin de créer un espace de services « à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales ».

Comme le design traditionnel, le webdesign se doit, pour être reconnu, de créer un internet fonctionnel et joli répondant à une attente universelle d’usage tout en respectant des techniques ou des normes de fabrication spécifique.

Dans la deuxième partie de ce billet, vous découvrirez le programme de l’université du webdesign ou du moins celui que je vous propose.

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