23/05/2007

RGAA ou l'accessibilité 2.0

Author: Manuel Diaz

Le référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA) est aujourd’hui en ligne et soumis aux tests publics après quelques mois de tests privés auxquels groupe Reflect a eu l’honneur d’être associé.


Un petit rappel historique :

« En 2004 s’ouvre une première phase d’incitation à l’accessibilité des sites des services de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics : l’Agence pour le Développement de l’Administration Electronique (ADAE) adopte un « Référentiel accessibilité des services Internet de l’administration ». Celui-ci est issu des travaux du centre de ressources et de recherche Accessiweb créé par l’association BrailleNet sur la base de la norme internationale WCAG1.0, complétés par des préconisations ergonomiques. Il n’a pas de caractère obligatoire.
L’obligation d’accessibilité est légalement créée par l’article 47 de la loi du 11 février 2005 (n° 2005-102) pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », qui énonce : « Les services de communication publique en ligne des services de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes handicapées. » Le texte sur le site de l’assemblée ou le texte sur le site du Journal Officiel. A cet effet, un nouveau cadre de référentiel adapté est nécessaire.
La DGME (Direction générale de la Modernisation de l’État) est le moteur du projet, avec la mise en place du Référentiel général d’Accessibilité des Administrations. Complément du Référentiel général d’interopérabilité, le RGAA est une méthode de déploiement progressif et d’évaluation de l’accessibilité des contenus Web telle qu’elle est définie par la norme internationale WCAG1.0, au niveau le plus élevé (AAA).

Par ailleurs, des associations agissent pour promouvoir l’accessibilité du Web aux personnes handicapées. Elles fournissent notamment des guides aidant dans la réalisation de sites accessibles ou des solutions permettant l’utilisation de sites existants par des personnes handicapées.
L’Europe a également placé l’accessibilité dans la société de l’information parmis ses priorités. Différents plans sont venus étayer cette démarche depuis 2002 : eEurope 2002, eEurope 2005 et i2010. »

L’accessibilité du Web, c’est, selon Tim Berners-Lee, directeur du W3C et inventeur du World Wide Web:

« Mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales. »
Aujourd’hui le RGAA est en ligne et c’est très certainement le point de départ pour l’application de la loi du 11 février 2005. 2 années auront donc été nécessaires pour en arriver à un référentiel. A l’heure où les WCAG 2 font toujours beaucoup débat le référentiel qui va accompagner tous les projets publics et que les prestataires devront donc prendre en compte dans leur mise en oeuvre est là. Après quelques mois d’une phase d’appel à commentaire privé à laquelle nous avons très modestement participé, le référentiel passe maintenant dans sa phase d’appel à commentaire public.
Groupe Reflect a toujours milité pour un web utile, utilisable et utilisé. Au delà de l’accroche marketing que ce message véhicule, c’est un engagement de tous les jours que l’équipe met en oeuvre. Nous avons une vision plus large de ce que peut être l’accessibilité ou le handicap dans la société de l’information. Il nous semble fondamental de prendre en compte tous les aspects du web pour définir ce qu’est pour nous l’accessibilité. Un internaute, quel qu’il soit, où qu’il se situe, quel que soit le système qu’il utilise, s’il ne peut accéder dans des conditions normales à des données en ligne, est en situation de “handicap“. Pour nous il est donc important dans nos projets de prendre en compte ces aspects, ceci nous permet d’englober des problématiques de qualité de code, de standardisation et bien sûr d’accessibilité.
L’objectif principal du RGAA était d’arriver à un outil opérationnel qui permette d’aller facilement vers l’accessibilité, tout en prenant en compte les standards existants. Ce qui en ressort, c’est 14 directives et 65 points de contrôle sur la base des WCAG 1.0 et une liste de 194 tests unitaires expliqués de façon didactique et structurée. Un outil très opérationnel et très pragmatique qui prend en compte les inquiétudes des webmaster et autres sociétés de service concernant la mise en oeuvre de ce référentiel. Un coup de chapeau aux acteurs de ce référentiel : Laurent Denis, Aurélien Lévy, Agnès Brouard, Fabrice Bonny et Eli Sloïm.
La vision du prestataire que nous sommes au sujet de ce référentiel est la suivante : il était nécessaire d’avoir un outil commun sur lequel nous puissions nous appuyer et qui soit officialisé. Ensuite et comme parfois certains de nos blogueurs nous le font remarquer, nous ne produisons pas toujours du code 100% accessible. Nous sommes une société de service, nous faisons notre devoir de conseil et d’évangélisation des bonnes pratiques. Nous plaçons au centre de nos projets et de notre méthodologie nos clients et leurs projets. De fait si un CMS ou des contraintes techniques nous amènent à contourner les normes d’accessibilité, nous faisons notre devoir de conseil et nous essayons d’amener notre client à prendre en compte autant que faire se peu ces règles. Toutefois, il est clair que nous pilotons ces projets dans l’intérêt de nos clients et de leur activité.
Notre contribution au RGAA, bien que trop discrète, est donc passé par quelques remarques d’ordre général autour de la nécessité d’une simplification du référentiel mais aussi d’un pragmatisme et de la prise en compte de la réalité du web d’aujourd’hui. De ce point de vue je dois avouer que nous avons été exhaussés et que cette version encore en test prend en compte les difficultés du terrain. Nous souhaitions aussi que le référentiel ne s’écarte pas trop des standards internationaux comme les WCAG, c’est chose faite. Il reste aujourd’hui à gérer les tests publics du référentiel, mais également son évolution en parallèle des WCAG 2.0 dont on sait qu’ils sont très controversés.
Notre position est donc toujours de placer notre client au centre de nos projets tout en lui apportant un maximum d’expertise et de conseil.
L’objectif est bien de lui apporter de la culture web, et petit à petit, de le convaincre que son intérêt passe par l’intérêt général et donc par le respect de certaines normes, mais jamais au détriment de son besoin.

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