30/05/2007

Microsoft Surface, un arrière-goût du futur

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Surface1.pngLa sensation du moment n’a rien à voir avec le web 2, elle s’appelle Microsoft Surface. C’est une sorte de table interactive de 30′, qui mixe les tableaux interactifs à la Minority Report et l’étrange bol augmenté de Microsoft entrevus au début de l’année. Cela laisse une impression étrange entre du déjà vu et le futur à portée de main.


C’est super bluffant, d’autant plus que c’est un vrai produit qui sera en vente entre 5000 et 10000$ en novembre. Comme à peu près à la même époque sera commercialisé l’iPhone d’Apple, qui présente une ergonomie 100% tactile similaire, cela ne fait que confirmer une révolution annoncée au niveau de l’interface, en tous les cas pour un certain nombre d’usages.
Surface2.pngIl est en effet assez frappant, depuis les prototypes entrevus depuis un an à ce produit concret, de les voir s’inscrire à peu près les mêmes sujets, résumés à de la manipulation d’images, vidéos et à de la cartographie. Il n’est jamais question de texte et de lecture, mais c’est vrai qu’il faudrait faire apparaître un clavier (ce qu’on a vu avec l’iPhone cependant), comble du paradoxe pour une interface gestuelle. Pour des usages plus professionnels, il faudra sans doute délaisser le doigt pour un stylet et revisiter les joies des tablettes graphiques. Cela dit, clavier et souris on l’avantage d’une forte industrialisation et d’aucuns attendront plus que du confort, une réelle preuve de productivité pour massifier ce type d’interfaces.
Une bonne synthèse de Surface dans cette vidéo :

Surface amène beaucoup de questions. Outre celles que je viens déjà de poser, on ne peut évidemment que s’interroger sur la question de l’interopérabilité et de savoir la compatibilité attendue avec l’objet, surtout qu’il faut un contact pour que ça marche. Là, on a besoin de données sur les technologies, normes et standards concernés. Mais décortiquer le Zune qu’on aperçoit peut peut-être orienter des réponses (?)
Question logiciel, je ne sais pas vous, mais à voir l’applicatif que semble développer Surface, j’ai immédiatement pensé à Silverlight (avec lequel on joue beaucoup en ce moment chez nous) et plus largement aux RIAA (les interfaces riches), qui trouvent ici un champ d’application évident et monstrueux [Update : via Fred Cavazza, confirmation que Surface exploite Silverlight]. Tout ça pour dire que si les teasings sont sympas, ils sont à mon goût assez convenu. Tout cela chatouille en effet mes expériences multimédia du siècle dernier et les idées jaillissent. Surface inaugure en effet des champs assez nouveaux, où l’on entrevoit du jeu de plateau et des applications business sur site. Surface, ça ressemble à un nouvel écosystème !
Surface3.pngLe plus intéressant à mon goût dans Surface, c’est l’interaction M2M qui est proposée. J’avais été assez intrigué par le fameux bol augmenté et on ne peut qu’être stimulé par le mode d’échange proposé et ce qu’il induit.
Cela dit, Surface exprime clairement un modèle précis de vie numérique, avec un meuble source de stabilité géographique et de convivialité, centre de son moi-numérique apparemment, et de l’outillage portable (mobile, balladeur, appareil photo). Il n’y a plus aucun PC dans le périmètre. Je suis un peu perplexe quand on songe que la tendance actuelle, me semble-t’il, est celui des portables où l’on transporte avec soi sa vie numérique. Il me semble que c’est la proposition que va nous faire Apple avec l’iPhone. Il y a comme de la vision de notre vie numérique en compétition dans cette affaire (…)
Surface4.pngPour finir, une chose qui m’a quelque peu perturbé, c’est l’absence d’authentification apparente dans les vidéos, à moins qu’elle ne soit tacite. je suppose que Surface doit pouvoir être capable de faire de la reconnaissance biométrique sur les empreintes digitales. Une perspective troublante pour un adeptes des questions d’informatique et liberté comme moi.
Autour des RIAA, de l’iPhone et de surface, il va se passer quelque chose en cette fin d’année, c’est plus que sûr maintenant.

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