04/07/2007

Popularités

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Cela fait un bon moment que je joue avec les questions de popularité sur les contenus et ceux qui mes lisent savent au détour de quelques billets que je suis de très prêt les taux de participation. J’avais un peu parlé il y a plus d’un an déjà de la fameuse règle du 1% et depuis, on a une meilleure visibilité sur les différentes types de population en terme d’interactivité. On sait notamment qu’il n’y a qu’un gros tiers des internautes qui interagissent vraiment (qui publient des commentaires ou taguent par exemple), avec toute une palette à recouvrements entre ceux qui écrivent quelque chose, qui cliquent pour voter, ou qui taguent, par exemple, sachant que la tagguing est en soit une pratique à connotations plurielles.
Or, on en est encore massivement sur des modes de fixation de la popularité qui sont déclaratives et collectives. Grossièrement, la popularité ne représentent que les 35% qui interagissent, soit une minorité. De plus, comme les votes sont sur l’ensemble, on se retrouve victime de la dictature de la communauté dominante et si on n’y appartient pas, la popularité a un sens qui ne colle pas avec ses affinités.


Personnellement, je trouverai plus juste que l’on prenne en compte des dimensions implicites et que, dans la mesure où vous êtes identifié, on puisse pondérer l’instrument (classement ou tag-cloud par exemple) en fonction de ce que vous êtes, c’est-à-dire ce que vous avez, déclarativement et surtout implicitement, fait sur le service, en attendant le web (une pensée à notre maître à tous). Je vois d’ici venir les défenseurs de la maîtrise des traces de notre vie numérique, mais en tant que Correspondant Informatique et Liberté, je le dis, 1/ pas de manichéisme, 2/ réservez votre énergie pour un prochain billet.
Mon point de vue c’est qu’on en est encore bien souvent à traiter la foule en bloc à l’heure où l’on attendrait un peu plus de personnalisation, source d’un meilleur ciblage et donc de valeur ajoutée pour l’utilisateur et le service. J’aime bien aussi que l’on se pose la question de savoir qui l’on sert et quelle stratégie on réalise en fait au regard de ceux déjà conquis jusqu’à ceux qui ne font que passer et donc à conquérir, auxquels on sert donc la même soupe qu’aux premiers. J’en connais qui ne sont pas satisfaits de la communauté dominante qui s’est fixé chez eux, mais avec ce type de mécanique, elle a toute les chance d’être bien accrochée.
Et puis, au bout du bout, il suffit de penser une seconde à ce que représentent maintenant les réseaux sociaux (lancés hier matin en 2003 !). Quand on sait que 96% des ados US s’en serveur au moins une fois chaque semaine, je vous le dis, il n’est pas vain de parler de Facebook ou de méditer le fait que Steve Jobs se soit permis de faire remarquer les services web 2 étaient à portée d’iPhone. Toujours est-il que d’articuler un peu mieux la popularité avec ce que nous sommes, c’est aussi mieux être en capacité de créer des opportunités de socialisation qualifiée, ce qu’a bien compris Facebook, donc, mais aussi un certain nombre de services fameux tournant autour de la musique, par exemple.
Une dernière remarque et non des moindres. En développant le côté implicite et relationnel de la mise en avant des contenus et interactivités sociales, on sort évidemment des gros sabots du thermomètre à buzz que représentaient il n’y a pas si longtemps mais bien longtemps déjà nos services préférés de quand nous n’étions pas très nombreux. De l’époque de LA blogosphère et pas DES blogosphères. Est-ce que les services qui avancent sur la voie d’un management plus fin ne sont pas en train de se détacher d’un modèle de marketing personnel pour aller vers du service et en arrière-plan de la connaissance client. Suivez mon regard …

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