25/08/2007

En attendant l'entreprise 2.0, le collaborateur 2.0

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Grace à Laurent Goffin, mon alter-ego CCO d’Emakina, j’ai remis la main sur l’histoire de Charlie, un joli slide-show publié en avril dernier par Scott Gavin pour évangéliser à l’Enterprise 2.0 au prime abord.
C’est évidemment Bertrand qui m’avait fait découvrir Charlie. J’avais trouvé ça opportun dans l’évangélisation mais un peu superficiel. En fait je préfère sa copine Charlotte dans les slides desquels il n’y a pas marqué “Enterprise 2.0”, parce qu’il ne s’agit en fait pas de ça !


En gros, Charlie est connecté, il utilise de moins en moins de logiciels et de plus en plus de services en ligne proposés par le web, il travaille collabore à distance (et aime beaucoup les wikis), sa chef le coache via son blog et des podcasts, il est dans LinkedIn. Sa copine Charlotte ajoute au tableau wikipedia, du blog perso, les réseaux sociaux et le microbloguing. Je l’aime bien parce qu’on met en avant la dimension en réseau et finalement que “le monde est plat”. Cela dit, j’aimerai croiser des chercheurs comme elle plus souvent (…).
Ce qu’on nous montre n’est pas de l’Enterprise 2.0, ces sont des internautes 2.0 qui appliquent leurs usages web 2.0 à leur travail, à la rigueur se sont des collaborateurs 2.0. S’il y avait eu un écran SalesForce, je réviserai un peu ma position, leur outillage est celui du web public et on ne voit nulle trace d’instruments corporates. Ce que l’on voit ce n’est pas l’Enterprise 2.0, c’est l’internaute 2.0 dans son organisation. Cela a donc le mérite d’éclairer les vrais changements intervenus avec le web 2.0 et les questions que cela pose à l’entreprise, ou inversement. Citons en quatre :

  1. vos collaborateurs sont aptes à s’outiller eux-même numériquement bien plus que votre organisation n’est capable de le faire pour lui
  2. le logiciel à installer est concurrencé par des solutions online, le logiciel est concurrencé par du service, l’essentiel de la bureautique peut se passer dans un navigateur
  3. vos collaborateurs ont un outillage numérique personnel, certains ont des blogs et publient des informations. Une partie des données et de l’information de l’entreprise s’est déplacé hors de votre système d’information. À défaut d’avoir trouver les moyens en son sein, certains ont sans doute déjà mis en place sur internet des instruments de collaboration qui vous échappent.
  4. il y a plus d’information dans les profils LinkedIn ou Facebook de vos collaborateurs que sur leur fiche Intranet.

D’expérience, tout DSI ou DG de base aura d’abord une impression de science fiction, puis viendra la montée d’adrénaline en revisitant tout cela en terme de risques. Face à cela, on ne voit pas les signaux qui sous-entendent des solutions pour l’organisation.
Et puis ce n’est pas de l’Enterprise 2.0, parce que le management qui y est sous-entendu est une caricature. Manager par un blog et des podcasts, c’est typiquement top-down, le contraire de ce qui est ici promu. L’enjeu du management 2.0, c’est la confiance et la création de valeur collective. Et puis on a bien vu récemment ce que ça pouvait donner de laisser les outils faire le job en ce domaine.
Charlie et Charlotte sont deux sympathiques heraults des usages 2.0 et si je me fait un plaisir de les montrer pour secouer mon auditoire de décideurs face aux usages 2.0, le propos sur l’enterprise 2.0 est ailleurs, il est tout sauf techno, il est dans le modèle et la culture des hommes.

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