28/09/2007

Le spécifique a la côte dans l'e-commerce français

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

01 Informatique n°1918 fait sa une sur la caractéristique de l’e-commerce français (de ses grands sites en tous les cas) à massivement préférer du spécifique à des solutions sur étagère, pointant du coup les résultats “décevants” des grandes solutions du marché.
Il se trouve qu’au titre de différentes interventions, notamment en maîtrise d’ouvrage, je ne peut que souscrire à ce constat. On pourrait penser que les responsables informatiques feraient pencher la balance, mais il n’en est rien et contrairement à ce que l’on pense, la source du déni n’est pas le prix, au demeurant exorbitant, des licences.
Fondamentalement, le problèmes de ces solutions, c’est qu’en proposant une vaste couverture fonctionnelle, elles imposent aussi une certaine idée de la manière de faire le business. Or, dès qu’un projet est vraiment stratégique, c’est bien de la transformation du modèle de business de l’entreprise qu’il s’agit, pas de tordre celui-ci pour le faire rentrer dans la solution. Du coup, par-dessus la solution elle-même, les discussions font vite gonfler une croûte de spécifiques qui finie par poser de sérieuses questions sur la maintenance du machin et sa pérennité.
Et puis l’e-commerce est un monde qui bouge vite, dans lequel il faut faire preuve de mobilité et d’adaptation et je ne parle même pas de montées en charges parfois très tendues qui ne sont pas que des problèmes de serveurs, mais aussi celles de la capacité à intégrer des moyens plus costauds de gestion. Ce sont aussi des problèmes d’organisation et de process. Pouvoir lever le capot pour changer le carburateur, ça donne des envies, même si nous savons tous que c’est un peu plus compliqué que ça.
Mais finalement, de quel spécifique on parle ? À ce que je peux en juger, ce sont surtout des frameworks qui sont les plus demandés et rencontrés sur le terrain. C’est le compromis qui fait aujourd’hui adhésion et que je privilégie pour ma part.
Le constat ne m’étonne donc pas, dans la mesure où on parle de gens qui ont une idée bien à eux du business qu’il veulent faire, ils n’aiment pas tordre leur idée ni celle qui leur dit qu’ils collent à celle des autres avec une solution puisque c’est packagé. Quand à la capacité à faire évoluer, la réalité montre que du spécifique, s’il peut progresser plus en lien avec la demande, ne risque pas pour autant d’éviter l’usine à gaz.
Comme en toute chose, le copier-coller n’est pas bon, l’adéquation au contexte fondamentale, la maîtrise de la différentiation et la mobilité sur le marché essentielle.

gallery image