19/12/2007

L'identité, c'est pas gagné

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Il ne fait aucun doute dans mon esprit que l’identité numérique est un enjeu central de l’avenir du web. C’est une des limites dures contre laquelle bute le web 2, je l’ai déjà exprimé plusieurs fois ici. Reste à concrétiser. Stimulé par le lancement d’OpenID 2.0 et surtout les questions d’adoption que cela pose, je suis allé faire un tour chez la FING et l’atelier du programme qu’elle propose (opportunément comme toiujours) sur le thème.
Rendez-vous donc chez Orange Labs, où je dois me délester de ma carte d’identité au profit d’un bête badge papier pour assister à un atelier sur l’identité numérique. Ça commence bien et puis finalement on se retrouve entre gens de bonne compagnie, encadré que je suis par une sorte de trio magique de la “blogo-identité” française, j’ai nommé  J.F. Ruiz, Charles et Xtof.

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Comme d’habitude avec les débuts de programme de la FING, c’est dense et bouillonnant à la fois et on sent bien que c’est pas gagné cette affaire. J’ai au moins gagné une meilleure visibilité dans le brouillard, entre des consortium normatifs type Liberty Alliance, des instruments type Myscrosoft CardSpace ou évidemment OpenID. Personne n’est concurrent, tout le monde est complémentaire, mais 7 ans après Passport et ce que Microsoft lui-même appelle un “échec et un “traumatisme”, on a certes des principes fondateurs, mais pas encore d’élément d’application clair, loin de là.
Comme l’a bien résumé Fulup Ar Foll de Liberty Alliance, s’il a fallu des standards pour en être là aujourd’hui avec l’internet, l’identité numérique existe sans et en construire à postériori n’est pas une mince affaire. Encore faut-il se convaincre que c’est nécessaire. Le utilisateurs massifs d’outils online le savent bien, avec leur océan de comptes disséminés, mais le problème est-il vraiment prégnant chez l’utilisateur lambda, c’est pas sûr. Nos gouvernements ont-ils des velleités et savent-ils vraiment ce qu’ils font avec ça, l’Europe a-t’elle quelque chose à dire, assez peu. L’exemple lituanien (où toute la population dispose d’une identité numérique citioyenne) ne cache-t’il pas la forêt ?
Alors finalement, je me disais bien que Marshall Kirkpatrick posait de bonnes questions. OpenID c’est génial, mais ça doit encore se donner du sens et un positionnement qui dégage de la valeur. OpenID est en fait en plein dans le problème posé au lancement des cartes bancaires il y a plus de vingt ans. OpenID doit à la fois et en même temps évangéliser le public sur l’intérêt de se doter d’un OpenID et en même temps convaincre les porteurs de services de le proposer à leurs clients. J’ai un OpenID, mais à chaque fois qu’un service est sorti, il ne proposait pas OpenID et quand il l’a fait, j’avais déjà créé mon compte. VISA, MasterCard et Cie ont bien réussi ce challenge en leur temps et je m’étonne d’ailleurs de ne pas les voir investis sur le sujet. Certes, Google Purchases n’a pas donné grand chose du peu que j’en sache.
Bref, c’est passionant, évidemment fondamental, mais pas encore au bout du chemin. Alors certes, on a bien vu qu’en ce qui concerne les normes et la strucuration du sujet, ça va plutôt vite maintenant. Reste à donner du sens aux notions dont on parle, à séduire les deux bouts de la chaîne pour que ça se passe, ne pas pourrir les choses avec l’intrusion de la puissance politique via les cartes d’identité de nouvelles génération, penser usages et utilisateur. Pendant ce temps, notre identité numérique existe, certes fragmenté et dispersée, elle n’est pas satisfaisante, mais on fait avec.

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